L’énergie éolienne, outil de maîtrise des prix de l’énergie au service du pouvoir d’achat
La crise géopolitique et la flambée des prix de l’énergie révèle la dépendance énergétique de la France aux importations d’énergies fossiles. Or, la situation énergétique que traverse le pays va peser sur l’industrie, la productivité mais aussi sur les ménages Français dont 6 millions sont en situation de précarité énergétique. Les énergies renouvelables, en particulier l’éolien, via le mécanisme qui régit leur intégration au marché de l’énergie, permettent de générer des économies substantielles mais aussi des recettes nouvelles pour l’État, dans un moment où les pouvoirs publics doivent mobiliser des fonds pour protéger le pouvoir d’achat des Français.
Le mécanisme du complément de rémunération amortisseur de la flambée des prix
Le prix moyen de l’électricité s’est établit à 231€/MWh sur le premier trimestre 2022, après un prix moyen de 108,83€/MWh en 2021, et de 50€/MWh en moyenne avant COVID.
Mais pour les énergies renouvelables, et en particulier l’éolien, cette hausse drastique des prix de l’électricité se traduit par en réalité par des économies pour le budget de l’état et même sur 2022 par des recettes supplémentaires via le complément de rémunération.
• Lorsque les prix du marché sont inférieurs au prix cible fixé lors de l’attribution du projet, l’Etat verse un complément de rémunération au producteur.
• A l’inverse, quand les prix du marché sont supérieurs, c’est le producteur qui verse à l’Etat la différence.
Mise à jour des prévisions des charges de la CSPE 2021
Les volumes de CSPE (contribution au service public de l’électricité) ont été évalué avant crise par la CRE en juillet 2021, pour être porté à un montant global de 9,1 milliards d’euros
Ainsi programmée, la CSPE prévoyait une part dédiée à l’énergie éolienne de 1,8 milliards d’euros et de 2,9 milliards d’euros pour l’énergie solaire.
Or, cette révision basée sur des données datant de juillet 2021 nécessite une mise à jour pour prendre en compte la forte hausse du prix de l’électricité, et donc la forte contribution de l’éolien au profit du budget de l’Etat depuis désormais le 8e mois continu, via le mécanisme de complément de rémunération : sur le seul mois de décembre 2021, l’éolien a reversé 600 millions d’euros à l’Etat.
Au regard de la CSPE, l’évolution des prix du marché fait passer les montant provisionnés pour le soutien des ENR électriques de 5,68 milliards d’euros (estimés par la CRE) à 2,46 milliards d’euros sur 2021.
Cette forte baisse de charges est imputable en premier lieu à l’éolien, dont le soutien de l’Etat a été mécaniquement limité à hauteur de 8,4 millions € au lieu des 1,8 milliard d’euros prévus par la CRE. L’économie pour l’Etat nette est donc de près d’1,8 milliard d’euros.
Pour le solaire, le soutien prévu de 2,9 milliards d’euros ne sera en réalité que de 1,8 milliards, laissant disponible 1,1 milliard d’euros supplémentaire.
Anne-Catherine de Tourtier, président de France Energie Eolienne commente : « Le mécanisme de complément de rémunération n’est pas une subvention de l’Etat aux producteurs d’énergie éolienne ; c’est au contraire un vecteur de rééquilibrage, puisque plus les prix de l’électricité sont élevés plus l’éolien reverse au budget de l’État. Ce sont des ressources qui contribue directement aux mesures de protection du pouvoir d’achat des Français. Oui, Les ENR et en particulier l’éolien sont des outils de protection pour les ménages Français. »
Prévisions pour la contribution éolien / solaire pour 2022
Sur la base d’une hypothèse assez conservatrice de prix moyen annuel de l’électricité de 220€/MWh pour 2022, la CSPE pour les énergies renouvelables électriques s’établira à 5,15 milliards d’euros, au lieu des 8,8 milliards anticipés par la CRE lors de sa révision de juillet 2021.
En 2022, la part du soutien à l’éolien, estimée par la CRE en juillet 2021 à 1,3 milliards d’euros sera ainsi nulle, et même excédentaire à hauteur 3,7 milliards d’euros.
De la même façon, le soutien à l’énergie solaire prévu par la CRE de 3 milliards d’euros ne sera que de 0,1 milliard d’euros, libérant près de 3 milliards d’euros supplémentaires.
Ce sont ainsi 7,9 milliards d’euros qu’éolien et solaire remettront à la disposition du budget de l’Etat sur l’année 2022.
Anne-Catherine de Tourtier, président de France Energie Eolienne analyse : « Les énergies renouvelables, et plus particulièrement l’éolien, bénéficient d’un mécanisme unique qui joue parfaitement son rôle d’amortisseur dans un contexte de crises, énergétiques et géopolitiques. Les prix hauts libèrent complètement les mains de l’Etat : l’économie réalisée s’établit à environ 8,4 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent une recette de plus de 6 milliards. En permettant à l’État de mobiliser 14,4 milliards d’euros, éolien et solaire participent très fortement au financement de la limitation des prix de l’électricité à 4 %. »
Elle ajoute « La filière éolienne aura reversé à la fin de l’année 34 % de ce qu’elle a perçu depuis le début du soutien, en 2003. Si les prix restent conformes aux prévisions de la CRE d’ici à 2025, l’équivalent de l’ensemble du soutien public aura été reversé d’ici le dernier trimestre 2024. L’Etat a-t-il déjà réalisé un meilleur investissement énergétique ? Il est est grand temps de sortir des fantasmes. L’éolien est avant tout utile à la France et au pouvoir d’achat des Français. »
Tenir les objectifs de la PPE pour renforcer la capacité protectrice de l’État
Si la France respecte la trajectoire PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) qu’elle s’est fixée sur l’éolien, l’État percevra une recette nette estimée à 18 milliards d’euros d’ici à 2035 .
Les énergies renouvelables permettent ainsi de faire baisser mécaniquement la facture d’électricité des Français, en participant au financement de la maîtrise des prix, mais représentent également une source de recettes pour l’Etat.
La filière souhaite surtout interpeler aujourd’hui les pouvoir publics : la filière éolienne dispose aujourd’hui d’environ 13,7 GW de projets en cours d’instruction qui permettront, à très court terme, d’augmenter substantiellement la participation de l’éolien aux finances publiques.
Par ailleurs, En libérant ces projets pour accélérer leurs mises en service, la France sera en mesure d’assurer sa sécurité d’approvisionnement énergétique sur les 15 prochaines années ce qui renforcera d’autant l’indépendance énergétique de la France.