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Les revenus de l'éolien français reversés à l'Etat : des milliards comme bol d'air pour protéger le pouvoir d'achat

FocusIndustrie, économie et emploiÉolien terrestre
15 avril 2022

La crise énergétique que nous traversons met en exergue le besoin urgent de retrouver notre indépendance énergétique. Depuis trop longtemps la France est dépendante du pétrole et du gaz ce qui fragilise notre souveraineté. Avec des prix de marché qui s’envolent depuis plusieurs mois, les énergies renouvelables se révèlent être indispensables. Indispensables car elles limitent nos importations d’énergies fossiles, mais aussi parce qu’elles équilibrent nos finances publiques.

Si cela peut surprendre, c’est bien l’éolien et les énergies renouvelables, grâce à leur cadre réglementaire gagnant-gagnant, qui peuvent contribuer à limiter la hausse des factures d’électricité des Français et protéger leur pouvoir d’achat.   

Les énergies renouvelables comme amortisseur de la flambée des prix

Les énergies renouvelables, en particulier l’éolien, via le mécanisme qui régit leur intégration au marché de l’énergie, permettent de générer des économies substantielles mais aussi des recettes nouvelles pour l’État dans un moment où les pouvoirs publics doivent mobiliser des fonds pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Ce mécanisme, c’est le complément de rémunération :

• Lorsque les prix du marché sont inférieurs au prix cible fixé lors de l’attribution du projet, l’Etat verse un complément de rémunération au producteur.
• A l’inverse, quand les prix du marché sont supérieurs, c’est le producteur qui verse à l’Etat la différence.

Sur le premier trimestre 2022, le prix moyen de l’électricité s’est établit à 231€/MWh, après un prix moyen de 108,83€/MWh en 2021, et de 50€/MWh en moyenne avant COVID. Grâce au complément de rémunération avec des prix cibles aux alentours de 60 euros/Mwh les sommes reversés à l’Etats par les producteurs éoliens atteignent en 2021 et 2022 plusieurs milliards d’euros.

Les énergies renouvelables génèrent 14,4 Milliards de revenus pour l’Etat en 2021/2022

Ces 14,4 milliards incluent 3,3 milliards que les producteurs de solaire et d’éolien restitueront à l’État pour trop-perçu pour 2021, et les 5,1 milliards prévus pour 2022 que l’État n’aura pas besoin de débourser. S’y ajoutent 6 milliards supplémentaires nets que verseront les exploitants d’énergies renouvelables électriques, dont 3,7 fournis par l’éolien à lui seul (Sur la base d’une hypothèse assez conservatrice de prix moyen annuel de l’électricité de 220€/MWh pour 2022).

Tableau EnR

On peut souvent lire à tort que l’éolien et le solaire ont couté 121 milliards d’euros aux Français ce qui est totalement faux. Ce chiffre est tiré d’une estimation de la Cour des Comptes faites en 2018 pour la période 2003 -2046. À ce rythme, l’éolien devrait avoir remboursé d’ici fin 2024 « tout ce qu’il a perçu depuis 2003 », soit 11 milliards d’euros, estime la filière, qui, pour ses estimations, a travaillé avec des analystes de marché et sur les prévisions d’évolution du marché de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Tenir les objectifs de la PPE pour renforcer la capacité protectrice de l’État

Si la France respecte la trajectoire PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) qu’elle s’est fixée sur l’éolien, l’État percevra une recette nette estimée à 18 milliards d’euros d’ici à 2035 .

Pour l’éolien terrestre, la puissance installée devra atteindre 24,1 GW à fin 2023. A l’horizon 2028, ce seront 33,2 GW pour une option basse, et 34,7 GW pour une option haute, qui devront être implantés en France métropolitaine. Pour l’éolien en mer, l’objectif est d’atteindre 2,4 GW de puissance à fin 2023 et une fourchette de 5,2 – 6,2 GW en 2028.

Dans un contexte de crise énergétique où la disponibilité de notre parc nucléaire est au plus bas depuis 1991, la filière éolienne dispose aujourd’hui d’environ 13,7 GW de projets en cours d’instruction qui peuvent permettre très court terme d’augmenter substantiellement la participation de l’éolien aux finances publiques et diminuer nos importations d’énergies fossiles. Rappelons qu’en dehors de la centrale de Flamanville, aucun réacteur nucléaire ne pourra être mis en service avant l’horizon 2035-2040