Actualité

La France publie sa feuille de route énergie-climat et annonce la sortie des énergies fossiles en 2050

Neutralité carbonePolitiques publiques
29 novembre 2023

Le 22 novembre dernier, le gouvernement a rendu publique sa stratégie énergie et climat (SFEC) et l’a mise en consultation du publique pour une durée d’un mois . L’objectif est de préparer la loi de programmation énergie climat (LPEC) de 2024 qui se devra d’être ambitieuse et déterminante pour l’avenir écologique du pays. Sans beaucoup plus d’énergies renouvelables et notamment l’éolien et le photovoltaïque terrestre, il ne sera pas possible de sortir des énergies fossiles.

La stratégie énergie et climat vise à sortir progressivement des énergies fossiles d’ici à 2050, en réduisant de manière significative leur part dans notre consommation énergétique actuelle, qui représente encore 60% de notre consommation totale, dominée principalement par le pétrole et le gaz. Des objectifs intermédiaires sont fixés pour réduire cette part à 42% d’ici 2030 et à 29% d’ici 2035, soit une réduction de moitié. La réalisation de ces objectifs dépendra de l’adoption de la loi de programmation énergie climat en 2024.

Selon Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, cette transformation est comparable à la première révolution industrielle. Pour atteindre ces objectifs, l’un des premiers défis consiste à réduire notre consommation énergétique globale et à améliorer l’efficacité énergétique.

Parmi les mesures envisagées figurent la rénovation des logements, l’élimination des chaudières au fioul, l’électrification des transports et la promotion de la sobriété énergétique. L’objectif d’ici à 2050 est une baisse de 40 à 50% par rapport à 2021, et une diminution de 30% d’ici 2030 par rapport à 2012.

Il faudra beaucoup plus d’énergies renouvelables pour réussir le défi du siècle. 

La suppression des énergies fossiles implique une augmentation de la production d’électricité décarbonée : une augmentation de 10% d’ici 2030 et de 22% d’ici 2035. Avant 2035 et en dehors de la mise en service de l’EPR de Flamanville, seules les énergies renouvelables pourront être déployées sur notre territoire. C’est à dire que dans les 15 prochaines années elles devront se développer à un rythme inédit sans quoi la France ne pourra pas atteindre ses objectifs

Il est ainsi prévu dans la feuille de route proposé de doubler le rythme de déploiement du photovoltaïque, du biogaz et des réseaux de chaleur d’ici 2030, ainsi que de quadrupler le rythme de déploiement de la géothermie. L’éolien est également fortement plébiscité : un objectif de 36 parcs installés d’ici 2035 pour l’éolien en mer, équivalant à la production d’électricité de 13 réacteurs nucléaires.

Pour l’éolien terrestre, le plan est de maintenir le rythme actuel à minima hors repowering. En mettant l’accent sur le « repowering » c’est à dire le remplacement d’éoliennes plus anciennes par des éoliennes plus récentes dans les territoires déjà bien équipés, il sera possible de faire plus de production avec moins d’éoliennes.

Cédric Philibert, consultant indépendant et analyste senior des questions d’énergie et de climat à l’IFRI commente cette trajectoire :