La forte production des énergies renouvelables comme opportunité pour faire baisser la facture d'électricité des Français.

En 2024, la France a connu 359 heures de prix négatifs sur le marché de l’électricité, soit deux fois plus qu’en 2023. Ce phénomène, souvent perçu comme un dysfonctionnement du marché, résulte principalement du retard pris dans l’électrification de nos usages polluants. Les prix négatifs surviennent lorsque la production excède largement la demande notamment pendant en milieu de journée au moment du pic de production solaire photovoltaïque. Pourtant, plutôt que d’être considérés comme un problème, ces épisodes peuvent être une véritable opportunité pour les consommateurs français et encourager le passage à la voiture électrique ou aux pompes à chaleurs.
Dans ce cadre les professionnel de l’électricité renouvelables appellent à une réforme de l’architecture tarifaire française en proposant des « heures sur creuses » ou « super creuses » en plus de l’adaptation du mécanisme Heures Creuse/Heures Pleines prévu par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie). Ce système (HP/HC) répartit la journée en deux plages : 16 heures à tarif normal et 8 heures à tarif réduit, généralement la nuit, pour encourager les usages énergivores comme la recharge de véhicules électriques. Avec l’essor du solaire, la CRE a prévu, via le tarif d’acheminement TURPE 7, d’adapter progressivement les heures creuses aux nouveaux rythmes de production. Désormais, l’électricité est souvent abondante et bon marché entre 11h et 17h, notamment en été, tandis que certaines heures historiquement « creuses » (matin et soirée) ne le sont plus.
Ainsi on peut imaginer des tarifs horosaisonniers « sur creux », articulées autour de « plages de solidarité énergétique » ou « heures de prix vert », afin de créer des créneaux tarifaires supplémentaires (journalier ou horaire) avec des prix encore plus bas, alignés sur les périodes de très forte production renouvelable. Cela permettrait aux ménages de consommer à moindre coût au moment même où l’électricité est la moins chère sur les marchés en créant des signaux prix dynamiques accessibles aux consommateurs, à travers des offres plus transparentes et flexibles. Aligner la tarification de détail sur les réalités physiques du réseau favoriserait à la fois le pouvoir d’achat, la compétitivité économique et la transition énergétique. En somme, le politique a ici un levier évident pour traduire l’abondance renouvelable en dividende social.
Certaines offres d’électricité, notamment destinées aux véhicules électriques (comme « Octopus Go » ou « Elec’Car »), explorent déjà cette logique avec des tarifs avantageux à certaines heures. Mais ces initiatives restent marginales face à l’ampleur du potentiel et doivent trouver un cadre incitatif plus général. L’association UFC que choisir fait le point sur ces offres et sur les technologies de flexibilités associés aux voitures électriques.